Chroniques des peuples à 6 ou 8 pattes...
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Le nectar des fleurs attire notamment les insectes. La « recette » du parfait nectar est surprenante !
Le nectar est un liquide sucré produit par les fleurs pour attirer les insectes pollinisateurs. On imagine que c’est une substance délicieuse sinon les insectes ne viendraient pas. C’est effectivement le cas, pourtant, le nectar n’est pas aussi bon qu’il pourrait l’être… Voici pourquoi…
Quand un insecte, un oiseau (tel le colibri) ou un mammifère (tel une chauve-souris) vient butiner le nectar d’une fleur, cela rend service à la plante car il va transporter à son insu un peu du pollen de celle-ci.
Mais si l’animal pollinisateur absorbe tout le nectar, il n’y en aura donc plus pour les éventuels autres visiteurs et donc une bonne partie du pollen risque de demeurer en place.
L’idéal est donc qu’il y ait un maximum de visiteurs et que, par conséquent, chacun de ces visiteurs ne prenne qu’une toute petite quantité du nectar.
Pour atteindre un tel objectif, il faut que le nectar soit très bon mais pas trop bon ! C’est pourquoi le nectar est un tout petit peu amer… Pas trop amer pour qu’il puisse donner envie d’en absorber un peu mais suffisamment amer pour qu’il ne donne pas envie de tout prendre ! Cela a été démontré assez récemment par deux scientifiques allemands.
L’étude est parue dans The Plant Journal.
L'insecte le plus long de la planète (56,6 centimètres, pattes antérieures étendues) a été découvert par un habitant de l’île de Bornéo (dans l'Etat malaisien de Sabah) qui l’a remis à un entomologiste amateur malaisien en 1989.
C’est seulement dans le numéro d’octobre 2008 de la revue scientifique Zootaxa que l’insecte a été identifié. On notera que si l’on ne prend pas en compte les pattes, la longueur n’est plus que de 35,7 cm.
C’est un phasme et le nom scientifique de l’espèce étudiée est Phobaeticus chani. Seuls 3 spécimens de cette espèce sont connus. Les phasmes ressemblent à un petit morceau de bois… vivant !
Le précédent record de longueur était détenu par l’espèce Phobaeticus serratipes, moins longue d’à peine plus d’un centimètre.
On sait très peu de choses avec certitude concernant l'écologie de l'insecte, excepté qu'il vit probablement dans la canopée (= cime des grands arbres) de la forêt « pluviale » (= tropicale humide), imitant un bout de bambou pour éviter d'être dévoré par les oiseaux.
Un spécimen femelle, offert au Muséum d'Histoire Naturelle de Londres, contenait des oeufs sans équivalent : ils possédaient des sortes d’ailes miniatures qui pourraient les aider à être emportés par le vent lors de la ponte, permettant aux jeunes de coloniser les arbres voisins…
[d’après :
- New Scientist, p. 37, 16 mai 2009
- Associated Press, 16 octobre 2008
Dans l’extrême richesse de la vie animale, il existe des espèces dont la vie peut paraître –à nos yeux- particulièrement peu réjouissante… Prenez le cas des psychés (1), une famille de papillons dits nocturnes.
Intéressons-nous à l’adulte, c’est-à-dire le stade où l’insecte est un papillon à proprement parler.
Le mâle, muni d’ailes ternes, vole le jour ou la nuit, selon les espèces et vit de quelques heures à 2 jours grand maximum. Remarquez, ce n’est pas plus mal car il ne peut pas se nourrir ! Son rôle : perpétuer l’espèce…
La femelle n’est pas mieux lotie, bien au contraire, tout du moins selon des critères purement humains. Sa vie est, elle aussi, des plus courtes.
De plus, elle ne peut pas se déplacer (2), pas même s’extraire de son enveloppe nymphale entrouverte qui lui a permis de passer du stade de chenille à celui d’adulte (= imago). D’ailleurs, les ailes sont absentes chez les femelles pour la plupart des espèces de psychés et ce qui tient lieu de pattes, inutilisable… Et comme les antennes, les yeux et les pièces buccales –comme on les appelle- sont très peu développés, la femelle a souvent un aspect vermiforme.
Son rôle : être fertilisée par un mâle –qui la trouve à l’odeur- encore que les femelles de certaines espèces puissent s’en passer… Elles pondront alors sur place puis mourront.
Non, décidément, les psychés adultes n’ont pas vraiment une vie que nous pourrions qualifier de psychédélique…
(1) Psychidae
(2) sauf pour quelques espèces
[d’après, notamment, Papillons et chenilles, Thomas Ruckstuhl, Nathan Nature (guide naturaliste), Editions Nathan, Paris, 1997]
Certaines associations de mots peuvent faire frémir… Intéressons-nous à l’une d’entre elles : l’ « horloge de la mort »…
La « petite bête » qui porte ce doux surnom d’ « horloge de la mort », vous l’hébergez peut-être chez vous… L’insecte en question – car cela en est un- est un petit coléoptère que l’on trouve notamment dans les maisons. On l’appelle Grande Vrillette (1).
La larve (étape obligée avant le passage à la vie adulte) de cette espèce creuse, pendant 5 à 10 ans, des galeries dans le bois mort, surtout de chêne, notamment meubles et poutres d’où ce nom de « Grande Vrillette »… Mais, direz-vous, quel est le rapport avec l’horloge de la mort ? Nous y voici…
Au printemps, les adultes apparaissent mais dans les galeries obscures creusées dans le bois, comment le mâle peut-il attirer la femelle ?... Eh bien, il frappe sa tête et le haut de son thorax sur le bois, d’où un petit bruit sec et régulier caractéristique, parfois perceptible par le genre humain… L’image de l’horloge n’a pas d’autre explication… L’allusion à la mort est peut-être liée au fait que la période de la reproduction n’est jamais très éloignée de celle-ci…
Quoiqu’il en soit, la femelle trouve le mâle frappeur grâce à des récepteurs spécialisés qui perçoivent les sons liés aux cognements, sons qui se propagent sous la forme d’ondes élastiques produites dans le bois. Bref, quand vient le temps des amours, l’horloge de la mort devient un esprit frappeur…
Alors que l’esprit de Noël flotte dans l’air (du moins en théorie…), voici une bien étrange « histoire » concernant la création de l’univers.
La tribu Cochiti, dans le sud-ouest américain, attribue à une espèce de coléoptère de la famille des Tenebrionidae –Eleodes ou ténébrion- un rôle majeur dans la disposition des étoiles du cosmos…
En effet, jadis, on donna à cet insecte un sac d’étoiles à placer soigneusement dans le ciel. Mais le coléoptère bâcla son travail et renversa le sac vers ce qui devint la Voie lactée…
Depuis lors, honteux d’avoir mal rempli sa mission, il baisse la tête dès qu’on l’approche…
En fait, s’il baisse la tête, c’est pour mieux soulever son abdomen et émettre un liquide noir dégageant une désagréable odeur, dans le but de faire fuir l’éventuel prédateur…
[d’après : site canadien www.insectia.com ; quotidien britannique The Independent, 23 novembre 2005]
Ce titre pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un conte, par exemple de Noël (c’est dans un peu plus de 4 semaines…), mais il ne s’agit nullement d’une histoire… Les faits se sont déroulés il y a tout juste deux ans.
Ce dimanche 26 novembre 2006 en début d’après-midi, le ciel paraît assez prometteur : le soleil devrait pouvoir se montrer par intermittence au moins encore un certain temps. Et il fait toujours doux, même si les 18,6 °C de la veille ne seront ni atteints, ni approchés. De fait, je rejoins le plus vite possible un de « mes » « secret spots », le lieu « secret » où je sais que je pourrais le voir, lui, l’Amiral et peut-être d’autres…
En fait, l’endroit précis peut être largement fréquenté quand la météo est favorable et ce qu’il a de secret, c’est sa capacité à permettre de bien belles observations entomologiques (= liées aux insectes).
Ma hâte est donc motivée par l’incertitude concernant la couverture nuageuse à court terme mais aussi par le fait qu’il vaut mieux arriver le plus tôt possible, de manière à ce que le lieu ne soit pas déjà trop « envahi »…
Malheureusement, c’est le cas… Une demi-douzaine de scouts sont situés tout près de « ma » zone d’observation. Je décide d’attendre en allant et venant en différents endroits alternatifs qui s’avèrent, comme je m’en doutais, décevants.
Et puis le (premier) miracle se produit… De toute évidence, les scouts sont en train de se préparer à quitter les lieux et très vite je me retrouve seul dans « mon » territoire…
Et voilà le second miracle, le principal, en fait… Il est là, posé sur cette petite falaise « végétalisée ». C’est l’Amiral ! Ses ailes sont pleinement déployées pour profiter au mieux de ce soleil de fin novembre dans la capitale des ducs bourguignons…
L’Amiral est un papillon migrateur, plus communément connu sous le nom de Vulcain (Vanessa atalanta). Ses 4 ailes sont sombres hormis, d’une part, une bande de couleur rouge feu ayant un peu la forme d’un fer à cheval ou encore d’un « U » et d’autre part, quelques taches blanches au bout de ses ailes antérieures (= de devant). Ces caractéristiques permettent de le repérer facilement… à condition que ses ailes ne soient pas fermées !
Puis le Vulcain s’envole et se pose sur un figuier voisin qui a maintenant perdu toutes ses feuilles. Plus précisément, il s’est posé sur une figue, s’envole de nouveau et ainsi de suite…
Je le regarde une dernière fois sur « son » figuier avant de quitter les lieux. Ma 121e observation de papillons migrateurs de l’année 2006 sera-t-elle la dernière de l’année ?... Je n’en suis pas si sûr…
Mardi 28 novembre 2006 : dans le même lieu que l’avant-veille, j’ai vu un Vulcain ! C’est probablement le même… Il ne restait jamais longtemps au même endroit et quand il se posait, c’était pour prendre un (rapide) bain de soleil…
Mardi 5 décembre 2006 : je l’ai attendu et finalement, le Vulcain espéré est arrivé et a profité des quelques minutes de soleil…
En cette année 2008, ma dernière observation d’un papillon migrateur date du 25 octobre : deux Vulcains vus… au même endroit !
Quel rapport peut-il y avoir entre une araignée et une observation météorologique ? L’histoire qui suit (elle s’est déroulée il y a près de 5 ans) va vous le faire comprendre…
On connaît l’image du simple grain de sable qui peut générer un dysfonctionnement plus ou moins grave, mais est-ce que cela marche aussi avec une araignée ?... Eh bien, Météo France l’a testé dans la nuit du 27 au 28 octobre 2003.
Le 28 octobre au petit matin, un capteur d’une station automatique de Météo France à Dinard (département de l’Ille-et-Vilaine, en Bretagne, dans l’ouest de la France) détecta la présence de neige… Certains médias répercutèrent même l’incroyable nouvelle : de la neige à Dinard fin octobre… Pourtant, une demi-heure plus tard, une rectification survenait car, s’il avait bien fait froid comme prévu, le temps était demeuré sec. Mais que s’était-il donc passé ?
L’araignée avait frappé… Dans cette fameuse nuit du 27 au 28 octobre, la petite bête à 8 pattes avait utilisé le capteur de la station pour tisser sa toile… Jusque là, tout allait bien… Mais du givre (1) a fini par se déposer sur les fils invisibles… Et l’ordinateur en a conclu à la présence de neige… (2)
On connaît « l’effet papillon » qui part du principe que le simple vol d’un papillon peut occasionner des réactions en chaîne aboutissant, par exemple, à la formation d’un cyclone tropical… Il faut donc compter aussi avec « l’effet araignée »…
(1) le givre est un dépôt de glace provenant généralement de la congélation immédiate de gouttelettes de brouillard (ou de nuages) en surfusion (c’est-à-dire dont la température est inférieure à 0 °C) dès qu’elles entrent en contact avec des objets dont la surface est à une température inférieure, égale ou légèrement supérieure à 0 °C)
(2) les données ne sont pas vérifiées la nuit…
[D’après Le Monde du 31 octobre 2003 ; merci à Isabelle D.]
Tout comme il existe des oiseaux migrateurs, il y a des papillons migrateurs…
Le monarque (Danaus plexippus) est un papillon migrateur qui, en Amérique du Nord, passe l’été dans l’est des USA puis migre à l’automne jusqu’au centre du Mexique, à des milliers de kilomètres, pour y passer l’hiver.
Cette migration est programmée génétiquement car les individus qui vont dans le sud à l’automne n’appartiennent pas à la même génération que ceux qui, au printemps, se dirigeaient vers le nord…
Durant leur périple migratoire, les monarques utilisent une « boussole » interne basée sur le soleil et tenant compte du moment de la journée pour intégrer le mouvement de l’astre dans le ciel…
La « boussole » et « l’horloge » ne sont pas situées au même endroit dans le cerveau de l’insecte mais des chercheurs d’une université américaine ont découvert dans les 2 zones concernées une protéine dont la concentration évolue selon un cycle de 24 heures. Cette protéine jouerait le rôle de lien entre la boussole et l’horloge…
Ainsi donc, ce lien aide la boussole du papillon à compenser la position changeante du soleil dans le ciel. Par voie de conséquence, l’insecte conserve un vol toujours orienté dans la même direction.
Un important mystère demeure : comment, à l’automne, ces individus « retrouvent-ils » leur lieu d’hivernation qui n’a été vu que par leurs grands-parents ou arrière-grands-parents ?...
L’étude est parue dans la revue Public Library of Science Biology.
[d’après : New Scientist, 12 janvier 2008 ; Public Library of Science Biology (PLoS Biology), 8 janvier 2008 (online)]
Il n’est pas nécessaire d’être un scientifique pour œuvrer pour la science…
Il vous arrive de voir des insectes et d’autres espèces animales et végétales (même les plus banales) que vous avez identifiées avec certitude ?
Alors partagez ces données avec des scientifiques amateurs ou professionnels. Des réseaux d’observateurs à l’échelle nationale existent déjà.
Voici un petit tour d’horizon de ce qui se fait en France métropolitaine, via un certain nombre de sites Internet. Il ne s’agit nullement d’un inventaire exhaustif mais l’on peut toutefois remarquer qu’il y a déjà de quoi contribuer à l’aventure scientifique ! On notera qu’il existe aussi des réseaux locaux d’observateurs, par exemple à l’échelle d’une région.
* OBSERVATIONS FAUNE & FLORE : « Vigie-Nature » est une initiative du Muséum National d’Histoire Naturelle. Il s’agit d’un dispositif « de suivi de l’état de santé de la nature ordinaire ». Sont concernés les oiseaux (« Suivi Temporel des Oiseaux Communs » –STOC), les chauves-souris (« Suivi Chauves-souris »), les papillons (« Suivi Temporel des Rhopalocères [= papillons de jour] de France » –STERF- et « Observatoire des Papillons des Jardins » –OPJ) et, bientôt, les plantes (« Vigie-Plantes ») et les amphibiens (« Suivi des Amphibiens »). Les naturalistes sont conviés à participer à Vigie-Nature, le « grand public » ayant accès à l’Observatoire des Papillons des Jardins (OPJ) [http://www2.mnhn.fr/vigie-nature/].
* OBSERVATIONS PHENOLOGIQUES : la phénologie, c’est l’étude des variations des phénomènes périodiques naturels (faune et flore) en fonction des saisons et du climat (et donc de son réchauffement). Une observation phénologique typique consiste à noter la date de floraison de telle ou telle espèce de plante ou la date d’apparition de telle ou telle espèce d’oiseau ou d’insecte. Mais on peut aussi noter la date où surviennent de nombreux autres événements saisonniers comme la ponte des amphibiens ou l’apparition de têtards ou encore le jaunissement des feuilles des arbres de telle ou telle essence (= espèce). L’ « Observatoire des Saisons » permet à la France de commencer à rattraper son grand retard dans le domaine de la phénologie. Son site Internet propose, via une inscription, d’envoyer vos observations phénologiques dans la base de données de l’Observatoire. Attention, seules certaines espèces de plantes, d’arbres, d’oiseaux et d’insectes sont concernées. Ainsi, pour ce qui est des insectes, seuls le citron (un papillon) et la coccinelle à sept points sont pris en compte. Par ailleurs, les observations doivent suivre un protocole plus ou moins précis, selon les espèces observées [http://www.obs-saisons.fr].
* OBSERVATIONS INSECTES : l’OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement) possède 3 groupes d’observateurs que vous pouvez rejoindre si vous vous intéressez aux insectes pollinisateurs (groupe « OPIE-Apoïdes ») et/ou aux insectes aquatiques (groupe « OPIE-Benthos ») et/ou aux papillons migrateurs (groupe « OPIE-Insectes migrateurs ») [http://www.insectes.org et amener la souris sur « L’Association » (à gauche) et, dans le menu déroulant, cliquer sur « Groupes de travail »].
Nous allons voir aujourd’hui qu’il n’y a pas que les êtres humains qui sont capables d’élaborer des parfums…
Les « abeilles des orchidées » (ou euglossines -Euglossini) sont des espèces tropicales d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud qui ont l’étonnante particularité de collecter –chez les mâles- des substances odorantes.
Il existe peu ou prou 200 espèces d’abeilles des orchidées. Solitaires, elles ne fabriquent pas de miel mais les mâles –qui ont une espérance de vie de 3 à 5 mois- parcourent longuement les forêts à la recherche des orchidées (clairsemées) qui leur permettront de confectionner leur propre parfum.
Plus de 700 espèces d’orchidées sont pollinisées exclusivement par les euglossines. Pour les attirer, elles fabriquent des parfums exotiques.
Ces abeilles utilisent aussi d’autres fleurs, des fruits et la sève et la résine des arbres pour élaborer leurs parfums. Mais les abeilles n’ont pas nécessairement la même approche que les humains dans ce domaine et il arrive qu’elles y ajoutent, par exemple, leurs propres matières fécales !
Quand elles hument une odeur qui leur plaît, elles enduisent la surface odorante d’une substance grasse et récoltent ainsi les senteurs (huiles volatiles) dans des poches spéciales situées sur leurs pattes arrière.
Hormis l’homme, ce sont les seules espèces connues à mélanger des fragrances dans le but de composer des parfums.
C’est dans les années 1960 que l’on a découvert cette étonnante capacité créatrice chez ces espèces mais c’est depuis peu que l’on commence à percevoir les raisons d’un tel comportement.
Certaines espèces d’abeilles, comme l’abeille à miel et le bourdon, produisent naturellement des phéromones, des substances utilisées -dans le monde du vivant- notamment à des fins sexuelles. Les abeilles des orchidées ne possèdent pas cette particularité et la confection de parfums pourrait y pallier.
La confection de parfums sophistiqués est peut-être aussi considérée par les partenaires potentiels comme l’affirmation d’une forme physique et d’une ingéniosité.
On notera que les mâles, outre la confection de parfums, passent pas mal de temps à parader (lors de parades nuptiales) dans leur territoire.
En 2003, deux chercheurs du Smithsonian Tropical Research Institute (à Balboa, Panama [Amérique centrale]) ont découvert, en étudiant des copulations en captivité, que lors des parades nuptiales (pour courtiser les femelles), les mouvements des pattes des euglossines mâles transféraient le contenu des « poches à parfum » (au niveau des pattes) vers une structure en forme de peigne située à la base de leurs ailes. Les battements d’ailes diffusent alors le parfum…
Ultérieurement, un des deux scientifiques (David Roubik) a pu observer deux copulations dans la nature et chaque fois, la femelle a semblé attiré par le parfum du mâle. Son collègue (Eltz Roubik) en déduit que la fonction principale du parfum semble être d’avertir la femelle de la présence du mâle.
Pour autant, le parfum attire surtout des mâles. Le chercheur David Roubik estime, sans en avoir encore la preuve, que le parfum créé par les abeilles (mâles) des orchidées a avant tout pour but d’intimider les rivaux ! S’ensuivent souvent des « joutes » pour, selon le scientifique, préserver ou conquérir un territoire, joutes où les parfums auraient aussi leur rôle à jouer pour montrer sa supériorité à l’adversaire.
Assurément, les abeilles des orchidées n’ont pas encore révélé tous les secrets de la raison d’être de leurs parfums…
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