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Dans l’extrême richesse de la vie animale, il existe des espèces dont la vie peut paraître –à nos yeux- particulièrement peu réjouissante… Prenez le cas des psychés (1), une famille de papillons dits nocturnes.
Intéressons-nous à l’adulte, c’est-à-dire le stade où l’insecte est un papillon à proprement parler.
Le mâle, muni d’ailes ternes, vole le jour ou la nuit, selon les espèces et vit de quelques heures à 2 jours grand maximum. Remarquez, ce n’est pas plus mal car il ne peut pas se nourrir ! Son rôle : perpétuer l’espèce…
La femelle n’est pas mieux lotie, bien au contraire, tout du moins selon des critères purement humains. Sa vie est, elle aussi, des plus courtes.
De plus, elle ne peut pas se déplacer (2), pas même s’extraire de son enveloppe nymphale entrouverte qui lui a permis de passer du stade de chenille à celui d’adulte (= imago). D’ailleurs, les ailes sont absentes chez les femelles pour la plupart des espèces de psychés et ce qui tient lieu de pattes, inutilisable… Et comme les antennes, les yeux et les pièces buccales –comme on les appelle- sont très peu développés, la femelle a souvent un aspect vermiforme.
Son rôle : être fertilisée par un mâle –qui la trouve à l’odeur- encore que les femelles de certaines espèces puissent s’en passer… Elles pondront alors sur place puis mourront.
Non, décidément, les psychés adultes n’ont pas vraiment une vie que nous pourrions qualifier de psychédélique…
(1) Psychidae
(2) sauf pour quelques espèces
[d’après, notamment, Papillons et chenilles, Thomas Ruckstuhl, Nathan Nature (guide naturaliste), Editions Nathan, Paris, 1997]
Ce titre pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un conte, par exemple de Noël (c’est dans un peu plus de 4 semaines…), mais il ne s’agit nullement d’une histoire… Les faits se sont déroulés il y a tout juste deux ans.
Ce dimanche 26 novembre 2006 en début d’après-midi, le ciel paraît assez prometteur : le soleil devrait pouvoir se montrer par intermittence au moins encore un certain temps. Et il fait toujours doux, même si les 18,6 °C de la veille ne seront ni atteints, ni approchés. De fait, je rejoins le plus vite possible un de « mes » « secret spots », le lieu « secret » où je sais que je pourrais le voir, lui, l’Amiral et peut-être d’autres…
En fait, l’endroit précis peut être largement fréquenté quand la météo est favorable et ce qu’il a de secret, c’est sa capacité à permettre de bien belles observations entomologiques (= liées aux insectes).
Ma hâte est donc motivée par l’incertitude concernant la couverture nuageuse à court terme mais aussi par le fait qu’il vaut mieux arriver le plus tôt possible, de manière à ce que le lieu ne soit pas déjà trop « envahi »…
Malheureusement, c’est le cas… Une demi-douzaine de scouts sont situés tout près de « ma » zone d’observation. Je décide d’attendre en allant et venant en différents endroits alternatifs qui s’avèrent, comme je m’en doutais, décevants.
Et puis le (premier) miracle se produit… De toute évidence, les scouts sont en train de se préparer à quitter les lieux et très vite je me retrouve seul dans « mon » territoire…
Et voilà le second miracle, le principal, en fait… Il est là, posé sur cette petite falaise « végétalisée ». C’est l’Amiral ! Ses ailes sont pleinement déployées pour profiter au mieux de ce soleil de fin novembre dans la capitale des ducs bourguignons…
L’Amiral est un papillon migrateur, plus communément connu sous le nom de Vulcain (Vanessa atalanta). Ses 4 ailes sont sombres hormis, d’une part, une bande de couleur rouge feu ayant un peu la forme d’un fer à cheval ou encore d’un « U » et d’autre part, quelques taches blanches au bout de ses ailes antérieures (= de devant). Ces caractéristiques permettent de le repérer facilement… à condition que ses ailes ne soient pas fermées !
Puis le Vulcain s’envole et se pose sur un figuier voisin qui a maintenant perdu toutes ses feuilles. Plus précisément, il s’est posé sur une figue, s’envole de nouveau et ainsi de suite…
Je le regarde une dernière fois sur « son » figuier avant de quitter les lieux. Ma 121e observation de papillons migrateurs de l’année 2006 sera-t-elle la dernière de l’année ?... Je n’en suis pas si sûr…
Mardi 28 novembre 2006 : dans le même lieu que l’avant-veille, j’ai vu un Vulcain ! C’est probablement le même… Il ne restait jamais longtemps au même endroit et quand il se posait, c’était pour prendre un (rapide) bain de soleil…
Mardi 5 décembre 2006 : je l’ai attendu et finalement, le Vulcain espéré est arrivé et a profité des quelques minutes de soleil…
En cette année 2008, ma dernière observation d’un papillon migrateur date du 25 octobre : deux Vulcains vus… au même endroit !
Tout comme il existe des oiseaux migrateurs, il y a des papillons migrateurs…
Le monarque (Danaus plexippus) est un papillon migrateur qui, en Amérique du Nord, passe l’été dans l’est des USA puis migre à l’automne jusqu’au centre du Mexique, à des milliers de kilomètres, pour y passer l’hiver.
Cette migration est programmée génétiquement car les individus qui vont dans le sud à l’automne n’appartiennent pas à la même génération que ceux qui, au printemps, se dirigeaient vers le nord…
Durant leur périple migratoire, les monarques utilisent une « boussole » interne basée sur le soleil et tenant compte du moment de la journée pour intégrer le mouvement de l’astre dans le ciel…
La « boussole » et « l’horloge » ne sont pas situées au même endroit dans le cerveau de l’insecte mais des chercheurs d’une université américaine ont découvert dans les 2 zones concernées une protéine dont la concentration évolue selon un cycle de 24 heures. Cette protéine jouerait le rôle de lien entre la boussole et l’horloge…
Ainsi donc, ce lien aide la boussole du papillon à compenser la position changeante du soleil dans le ciel. Par voie de conséquence, l’insecte conserve un vol toujours orienté dans la même direction.
Un important mystère demeure : comment, à l’automne, ces individus « retrouvent-ils » leur lieu d’hivernation qui n’a été vu que par leurs grands-parents ou arrière-grands-parents ?...
L’étude est parue dans la revue Public Library of Science Biology.
[d’après : New Scientist, 12 janvier 2008 ; Public Library of Science Biology (PLoS Biology), 8 janvier 2008 (online)]
Les médias donnent souvent des exemples de dégradation de l’environnement par l’homme. Pourtant, parfois, c’est le rôle positif de ce dernier qui est mis en valeur. C’est le cas de l’histoire qui suit…
Imaginez un papillon dont les ailes antérieures (= de devant) sont essentiellement violettes. Cet insecte, que l’on ne trouve pas en Europe, est un danaïde (de la même famille [= Danaidae] que le Monarque, qui, lui, peut être aperçu sur notre continent). Son nom anglais est « purple milkweed butterfly».
A Taïwan (une île située à l’est de la Chine), ce papillon a, il y a à peine plus d’un an (fin mars 2007), été responsable d’un événement que l’on a du mal à imaginer en France… A savoir la fermeture d’une voie d’une importante autoroute…
Il faut préciser qu’il s’agit d’un papillon migrateur qui, lors de sa migration saisonnière printanière, traverse cette autoroute sur environ 600 mètres… Plus d’un million de papillons de cette espèce étaient attendus ! L’insecte hiverne dans le sud de l’île et, à cette époque de l’année, se dirige vers le nord pour s’y reproduire.
Environ 11 500 papillons entreprennent le périple chaque heure mais un certain nombre d’entre eux périront au cours de cette traversée pleine de danger… Des filets de protection et des lumières ultraviolettes devaient être utilisés pour faciliter le voyage des lépidoptères (= papillons).
Les filets de protection ont pour but d’obliger les papillons à voler plus haut pour qu’ils ne soient pas victimes de la circulation automobile. L’éclairage ultraviolet devait être positionné en dessous d’un tronçon surélevé de l’autoroute pour inciter les insectes à passer dessous.
Le coût des mesures était estimé à 30 000 dollars (soit un peu moins de 23 000 euros à l’époque mais environ 19 140 euros début avril 2008…).
[d’après le site Internet de la BBC (24 mars 2007) ; merci à Kayon W.]
La douceur actuelle des températures en France métropolitaine permet l’observation de papillons en cette fin février 2008.
Les tous premiers papillons de l’année que l’on aperçoit (généralement en février ou mars) sont nés l’année précédente et ont hiverné (hiberné) à l’état adulte.
Il peut certes arriver d’en voir plus tôt, idéalement à l’occasion d’une journée ensoleillée et douce, mais dans ce cas, ces papillons sont encore en train d’hiverner et après ce vol hivernal, les individus de certaines espèces auront beaucoup de mal à entrer de nouveau en hivernation (hibernation), ce qui est pourtant vital…
Notons aussi qu’il est possible, essentiellement en novembre voire décembre, d’observer des papillons nés en cours d’année et toujours actifs grâce à des conditions météo clémentes. Il peut s’agir d’individus qui, bien qu’appartenant à des d’espèces migratrices, choisissent de rester sur place.
Mais revenons aux papillons qui sortent d’hivernation à la fin de l’hiver. Ils ont donc passé l’hiver à l’état imaginal (= adulte), c’est-à-dire ni sous forme d’œuf, ni sous forme de chenille ou de chrysalide (= état nymphal, dernière étape avant d’être adulte, la chenille s’entourant –chez certaines espèces- d’un cocon de soie).
Dans quels endroits ces papillons hivernent-ils ? Eh bien, dans un arbre creux et autres cavités sombres, sur le revers d’une feuille de lierre (dans le cas de l’espèce appelée Citron), etc. ou tout simplement à l’abri dans les greniers…
A vrai dire, en France métropolitaine, les espèces de papillons qui hivernent à l’état adulte ne sont pas nombreuses. Outre le Citron (nom scientifique : Gonepteryx rhamni), à la couleur jaune caractéristique (du moins chez les mâles, la femelle étant vert pâle à blanc verdâtre), citons la Petite tortue (Aglais urticae), la Grande tortue (Nymphalis polychloros), le Paon du jour (Inachis io), le Robert-le-diable (Polygonia c-album) et le Vulcain (Vanessa atalanta).
Voilà les papillons que vous croiserez peut-être (notamment) ces prochaines semaines… A ces espèces, il faut toutefois en ajouter progressivement quelques autres dont les individus deviennent adultes à la fin de l’hiver/début du printemps et cela d’autant plus qu’il faut compter avec le réchauffement du climat…
[d’après, notamment :
- Les papillons d’Europe (Rhopalocères et hétérocères diurnes), Michael Chinery et Michel Cuisin, Nouvelle génération des guides DN, Delachaux et Niestlé, Lausanne - Paris, 1994 ;
- Papillons et chenilles, Thomas Ruckstuhl, Nathan Nature (guide naturaliste), Editions Nathan, Paris, 1997 ;
- Quel est donc ce papillon ?, Guides Nature, Heiko Bellmann, Nathan, Paris, 2006 ;
- Insectes de France et d’Europe occidentale, Michael Chinery, Flammarion, Paris, 2005]
Avant de devenir adulte, le papillon est une chenille. Nous allons voir qu’il existe des chenilles qui utilisent leurs mandibules (= « mâchoires ») pas seulement pour se nourrir…
Les chenilles de certaines espèces de papillons avertissent les prédateurs d’une manière très originale : en faisant un petit bruit sec avec leurs mandibules !
Prenons le cas du polyphème d’Amérique (Antheraea polyphemus) qui, comme tous les papillons, appartient à l’ordre des lépidoptères (Lepidoptera). Même si la chenille de cette espèce n’a bien évidemment pas la prétention de rivaliser avec le rugissement d’un lion, les bruits émis sont audibles par l’homme et pourraient être comparés au léger tapotement des ongles sur une surface.
Ce n’est pas tant le bruit en lui-même qui est susceptible d’effrayer les prédateurs mais bien le fait qu’il s’agit d’un avertissement que la chenille va passer immédiatement à l’offensive…
En l’occurrence, elle va régurgiter une gouttelette d’un liquide qui, manifestement, repousse ceux qui ont l’occasion d’en être des témoins olfactifs (= via l’odorat).
Certaines chenilles se protègent des prédateurs en arborant des couleurs agressives (= livrée d’avertissement) généralement assimilées au caractère toxique de celui qui les porte.
Dans le cas présent, les chenilles qui préfèrent avertir d’une manière sonore semblent avoir misé sur la discrétion de leur parure pour ne pas attirer l’attention des prédateurs et n’utilisent un système d’avertissement qu’une fois qu’elles ont été repérées.
L’étude est parue dans le Journal of Experimental Biology.
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