Chroniques des peuples à 6 ou 8 pattes...
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Aujourd’hui, rendons-nous en Amazonie (en Amérique du Sud) et découvrons le lien très étroit existant entre une espèce de fourmi et une espèce d’arbre…
En certains endroits de la forêt amazonienne existe une petite clairière où ne pousse qu’une seule espèce d’arbre : Duroia hirsuta. Cet arbre ne dépasse pas 4 mètres de hauteur et l’ensemble, contrastant avec la haute forêt alentour, fait penser à une sorte de verger. Ces lieux ont été surnommés « jardins du diable » car les hommes ne sont en rien responsables de ces étranges étendues où tout autre arbre a disparu.
Les scientifiques croyaient que c’était cette espèce d’arbre qui réussissait à se débarrasser de la concurrence. Une étude émanant de chercheurs américains, dont a parlé l’hebdomadaire scientifique britannique Nature en 2005, démontre que le coupable est ailleurs, minuscule : il s’agit de l’espèce de fourmi Myrmelachista schumanni (les fourmis appartiennent à l’ordre des hyménoptères [Hymenoptera]).
Parfois, tout commence avec l’installation d’une reine, issue de cette espèce de fourmi, dans un arbre de l’espèce préalablement nommée. Une colonie de fourmis va se créer et les ouvrières vont commencer à attaquer les arbres et la végétation à proximité avec un but bien simple : ne permettre que la présence de Duroia hirsuta qui leur sert de « maison ».
Comment procèdent-elles ? Les ouvrières vont utiliser leur acide formique comme herbicide, l’injectant dans les feuilles des autres espèces. Ainsi, les arbres de l’espèce Duroia hirsuta vont pouvoir se développer facilement, n’ayant à subir aucune concurrence. Ils seront progressivement colonisés par les fourmis.
Chaque jardin du diable possède une colonie géante de fourmis pouvant être composée de 3 millions d’ouvrières et de 15 000 reines ! De fait, une colonie pourra prospérer jusqu’à plus de 800 ans !
(d’après : site Internet www.LiveScience.com , 22 septembre 2005 ; AFP, 21 septembre 2005)
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